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Pétition Réforme du lycée, une pause s'impose !

Pour:Madame Frédérique VIDAL, ministre de l'enseignement supérieur et Monsieur Jean-Michel BLANQUER, ministre de l'Education nationale

Réforme du lycée
Nécessité de faire une pause !


La réforme du lycée débutée cette année pour les classes de seconde (génération 2003) prévoit une refonte de la structure des enseignements et une évolution du bac. En lieu et place des filières actuelles les élèves seront appelés à compléter un cycle commun par 3 spécialités en première et 2 en terminale. L’objectif affiché est de décloisonner l’apprentissage en mettant fin aux filières en tuyau d’orgue et en favorisant des parcours plus diversifiés. Le bac pro quant à lui se voit doté d’une année de seconde commune limitant la vraie période de professionnalisation à la 1ère et la terminale.
La refonte du bac vise à équilibrer les temps de l’évaluation sur les deux dernières années de la scolarité, en y introduisant une dose de contrôle continu. L’ajout d’un « grand » oral doit diminuer l’empreinte du « tout écrit » à l’examen et valoriser ainsi équitablement tous les talents.
Lancée à la rentrée, la réforme a suscité des inquiétudes tant au sein des équipes académiques que des familles et des lycéens. Les établissements ont été avisés en décembre des spécialités qu’ils pourraient proposés sur la base d’expression de besoin préparée sans connaissance des modalités de mise en œuvre ni des nouveaux programmes. L’absence de concertation avec l’enseignement supérieur vient par ailleurs rendre inopérants le décloisonnement espérés, les élèves devant faire des choix dès le second trimestre de seconde sur la base des prérequis universitaires de l’avant réforme.
Le manque de concertation de la communauté éducative, de visibilité des parcours post bac et l’application tronquée de la réforme dès cette année avant même la formation des enseignants obligent à demander à minima un report d’une année pour sa mise en œuvre.


1. Le mirage des spécialités :
La réforme prévoit la fin des filières générales au profit de la mise en place d’un socle commun auquel vient s’ajouter des enseignements de spécialité et une option (possibilité d’une deuxième option en terminale dans certains cas).

• En 1ère l’élève devra suivre 3 spécialités parmi celles proposées par le lycée.
• En terminale il ne garde plus que deux d’entre elles.
Promue comme permettant aux élèves de faire des combinaisons audacieuses débarrassées du carcan des filières et au plus près de leurs centres d’intérêt, la réforme se heurte cependant à des contraintes pratiques :

• Les lycées ne proposent pas l’ensemble des spécialités. Leur nombre dépend des demandes exprimées par l’établissement d’une part et de la capacité des enseignants déjà en poste à les enseigner. Ainsi la spécialité « enseignement du numérique » très demandée n’est que peu proposée faute de professeur.

• Certains établissements pour résoudre les questions d’emploi du temps proposent des « menus », combinant des spécialités qui recréent de facto les anciennes filières.

• La possibilité pour l’élève de suivre dans un autre lycée une spécialité non proposée dans le sien, annoncée un temps, semble remise en cause dans certaines académie, Créteil notamment. Elle repose de toute façon sur une harmonisation des emplois du temps sans doute difficile à obtenir, la présence d’un autre établissement à proximité, et/ou un moyen de transport rapide et gratuit.

• La désectorisation serait supprimée afin d’éviter les « tactiques de contournement » mais sans qu’il soit expliqué comment un élève souhaitant des spécialités qui n’existent pas dans son lycée de secteur pourra le faire. En l’état, cela semblerait favoriser les familles ayant les moyens de se reloger au plus près du lycée recherché accentuant les inégalités éducatives.

• A moyen constant, les établissements vont être amenés à devoir choisir entre proposer le plus grand nombre de combinaisons possibles à leurs élèves et le dédoublement de certains cours pourtant facteur de réussite.
Proposition 1 : Elargir l’offre des spécialités au sein des établissements qui n’en proposent que 7/12.
Proposition 2 : Assurer gratuitement le déplacement des élèves suivant une spécialité en dehors de leur établissement.


2. La réforme du « bac pro » : le paradoxe d’un professionnalisme amoindri
La réforme du Bac pro qui prévoit le retour à une seconde « indifférenciée » diminue ainsi d’un an le temps de professionnalisation en réservant la pratique à la première et à la terminale. Alors que le ministère affiche depuis des années et continue à souligner que le Bac pro ne prépare pas à l’enseignement supérieur généraliste, cette diminution du temps de professionnalisation parait néfaste tout particulièrement dans les spécialités où l’acquisition précoce de gestes techniques est essentielle à l’exercice de la profession (cuisine par exemple).
Compte tenu de la difficulté actuelle de certains élèves à comprendre les choix qui s’offrent à eux en fin de 3ème, la mise en place d’une année de transition – année d’orientation post 3ème et pré seconde – permettrait d’affiner la réflexion des élèves et des familles. Pendant cette année de transition, des stages en seconde générale, technologique et professionnelle donneraient à ces élèves l’occasion de découvrir par l’immersion les voix qui s’offrent à eux et les prérequis nécessaires pour y parvenir. Le coût de cette année supplémentaire destinée à des cohortes réduites serait faible et tout de même inférieur au coût d’une réorientation à l’issue d’un parcours en échec.
S’ajoutent à cela un manque de réflexion sur les filières proposées en lien avec l’apparition de métiers émergents et la disparition déjà annoncée de certains autres. La réforme n’a aucun souffle, n’embarque aucune réflexion sur la formation continue ni les parcours professionnels, ni le passeport formation qui devrait intégrer tous les stages effectués au cours de la scolarité (y compris ceux de 3ème).
Proposition 3 : Rétablir la professionnalisation dès la seconde pour les Bac pro.
Proposition 4 : Mettre en place une année de transition pour les élèves en recherche d’orientation.
Proposition 5 : Inscrire tous les stages au passeport formation (compte personnel de formation).
Proposition 6 : Etendre la prime de 500€ actuellement octroyée aux apprenti-e-s, aux lycéens de bac professionnel.


3. Une réforme pensée et mise en œuvre sans concertation avec le supérieur
La réforme actuelle a été lancée sans aucune concertation avec l’enseignement supérieur et sans aucune réflexion sur l’impact, pour ce dernier, de choix « à la carte » de la part des futur.e.s bacheliers. Sans cette réflexion préalable, certains élèves risquent, sans en mesurer les effets, de faire des choix relevant de leur zone de confort et d’intérêt qui leur fermeront définitivement certains parcours universitaires. Ceci renforcerait l’iniquité éducative et la reproduction des inégalités sociales au profit des familles les plus au fait du système.
Pour que l’ambition de la réforme soit respectée, il faudrait que l’enseignement supérieur intègre cette nouvelle diversité de profil et adapte ses modalités d’enseignement.
De façon immédiate et pragmatique les lycéens actuellement en seconde ont besoin de connaitre les prérequis et les spécialités nécessaires aux différentes formations du supérieur (universités, BTS, CPGE ) avant de pouvoir dès ce second trimestre faire des choix éclairés qui ne les desserviront pas dans leur orientation post bac.
Ces mêmes lycéens en 1ère en 2019-20 ont besoin de savoir à la rentrée, quelle est la spécialité qu’ils peuvent abandonner en terminale en fonction de la formation post bac souhaitée ceci ayant un impact sur l’organisation des épreuves « en continue » du bac puisque le contrôle continue portera sur l’enseignement de spécialité qui sera abandonné l’année suivante et non sur les enseignements qui seront conservés.
Les classes préparatoires aux grandes écoles et les BTS qui sont entièrement à la main de l’enseignement scolaire devraient d’ailleurs être les premières à mener cette réflexion et afficher la prise en compte de parcours désormais « hors filières ». Les universités doivent également faire ce travail d’annonce le plus rapidement possible en les rendant lisible notamment depuis leur site internet et lors des informations qu’ils diffusent aux futurs étudiants.
En l’absence d’évolution des premières années du supérieur et de l’évolution des prérequis d’admission, la réforme mise en place va recréer sans les nommer les filières ante.
Proposition 7 : Reporter la réforme a minima d’un an pour permettre à la concertation avec le supérieur d’aboutir et d'être exhaustive.
Proposition 8 : Revoir réellement les prérequis d’admission dans le supérieur pour permettre la diversité ? diversification des parcours en tout premier lieu dans le post bac directement géré par le ministère de l’éducation nationale (STS, CPGE).

4. Un nouveau format du bac qui combiné à la réforme est porteur d’iniquité.
Même si le baccalauréat est le premier diplôme de l’enseignement supérieur, son contenu et son format échappe totalement à ce dernier qui d’ailleurs s’y intéresse de moins en moins. Les filières sélectives ont d’ailleurs anticipé le mouvement puisque la sélection des élèves se fait sur dossier, principe que consacre Parcoursup pour toutes les inscriptions (les universités examinent les candidatures des élèves avant l’obtention du bac). Elles se fondent pour ce faire sur les notes du contrôle continu. Les critères de notation pouvant varier d’un établissement à un autre, les universités sont attachées à ce que le lycée d’origine du candidat leur soit communiqué afin de pondérer en fonction du « niveau » de l’établissement. Ni objectivée, ni publiquement assumée, cette pondération est particulièrement handicapante pour les lycéens venant de lycées supposés ordinaires voir pire ayant mauvaise réputation.
L’organisation d’épreuve de contrôle continu avec des sujets dont on comprend qu’ils seront déterminés au niveau d’une académie va exacerber le déterminisme géographique. Il sera encore plus difficile de combattre dans l’imaginaire collectif des sélectionneurs, qu’un bon élève de Seine Saint Denis est meilleur qu’un élève moyen d’un grand lycée parisien.
Enfin les notes de première deviennent dans cette nouvelle organisation, déterminantes pour l’avenir de l’élève compte tenu du calendrier de Parcoursup. Cela se pose en contradiction directe avec la volonté du législateur d’ajouter un oral pour minorer le poids du tout écrit dans l’examen.
Proposition 9 : Revoir l’examen dans la perspective d’un contrôle continu mieux réparti entre la première et la terminale.
Proposition 10 Retirer le nom du lycée d’origine dans parcoursup.

5. 2003, une génération sacrifiée sur l’autel des réformes.
La mise en œuvre de la réforme partiellement dès cette année pénalise une génération d’élèves à plusieurs titres :
• Un changement de programme en cours de cycle: L’année 2019-20 sera la première année pour TOUS les nouveaux programmes du lycée, ceux de première et terminale, mais également ceux de seconde. Les élèves actuellement en seconde suivent donc les programmes d’avant la réforme pour ce niveau et enchaîneront sur les nouveaux programmes à compter de la classe de première. Cela aura pour conséquence une acquisition des connaissances lacunaires et donc une mauvaise préparation au cycle terminal (à titre d’exemple ils n’auront aucun cours sur la reproduction humaine au cours de leur scolarité au lycée).
• Un accompagnement à l’orientation tronquée : en lieu et place des 54 heures normalement dévolue à l’orientation, les élèves entrés en seconde cette année ne bénéficieront pas des 54 h pour préparer leur choix du fait des annonces tardives des modalités de la réforme et des programmes des spécialités proposées.
• Des choix à l’aveugle : en l’absence de concertation avec le supérieur, les élèves devront faire des choix fondés sur les prérequis actuels ou parier sur leur évolution.
• La génération 2003 a déjà subi un changement de programme en cours de cycle ! Lors de l’application de la réforme du collège en 2016-17, ils étaient en 4ème alors que les nouveaux programmes débutaient en 5ème ( à titre d’exemple, ils manquent à ces élèves nés en 2003 un an d’enseignement de deuxième langue vivante comparativement aux élèves de 5ème qui ont pris la réforme en début de cycle et qui ont eu en 3 ans le même volume horaire global que les élèves d’avant la réforme en 2 ans).
De plus, comme tous les collégiens de l’année 2015-16, ces élèves ont souffert des très nombreuses absences de leurs enseignants partis se former aux nouveaux programmes.
Proposition 11 : Reporter la réforme d’une année pour que les premiers à passer le nouveaux bac soient ceux ayant reçu l’enseignement des nouveaux programmes dès la seconde.
Proposition 12 : Demander aux établissements de renforcer l’accompagnement à l’orientation des secondes (2018-2019) au second trimestre afin de faciliter un choix plus éclairé des élèves.
Proposition 13 : Si la réforme n’est pas reportée d’une année, les programmes de première et de terminale doivent être revus pour assurer les transitions.
Proposition 14 : Dispenser la formation des enseignants en dehors du temps devant les élèves et organiser en simultané des stages en entreprises pour les élèves sans professeur.


Les signataires

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