POUR LA RÉGULARISATION DE MONSIEUR RAZMIK HAKOBYAN,
ANCIEN LIQUIDATEUR A TCHERNOBYL EN 1987
A QUI LE PRÉFET DE L’HÉRAULT REFUSE LE DROIT AU SÉJOUR EN FRANCE.
Béziers le 29 janvier 2014.
A: Monsieur Pierre de Bousquet
Préfet de la Région Languedoc Roussillon
Préfet de l'Hérault
Copie à Monsieur Nicolas de Maistre
Sous Préfet de Béziers
Monsieur le Préfet,
Razmik HAKOBYAN est arménien, et avant l'effondrement de l'URSS, en 1989-1990, il était soviétique, et à ce titre, il a été l'un des liquidateurs de Tchernobyl.
Il est aujourd'hui « un survivant »
Il a travaillé comme « liquidateur volontaire » dans le réacteur N°3 pendant 2 mois, en juin et juillet 1987, il avait donc 29 ans à l'époque.
Evidemment, il a été « irradié », ce qui lui a valu, une longue hospitalisation à Erevan après son retour en Arménie après 1988.
Chez lui, tout en poursuivant son lourd traitement (hospitalisations fréquentes) , dans une Arménie devenue indépendante, il travaillait comme opérateur vidéo-cinéma pour une maison de production locale, opérant pour une télé etats-unienne , et filmait les actualités.
Après un reportage sur une manifestation, son film a été confisqué, il a été enlevé, battu, séquestré pendant plusieurs jours par un groupe « para-policier », son employeur a fui aux Etats Unis et il a perdu son emploi.
Devant ces difficultés extrêmes, il parvient à quitter l'Arménie et arrive en France en 2007 avec son épouse Svetik (mariage en 1984)
Malheureusement, ni l'OFPRA , ni la CNDA, n'ont cru devoir l'admettre au statut de réfugié politique et ensuite vos services ont systématiquement rejeté leurs demandes de titres de séjour.
Pire, fin janvier 2013, vous faites saisir, au petit matin, par une vingtaine de policiers au CADA de l'Oasis, à Béziers, Razmik et Svetik HAKOBYAN et vous les placez en rétention à Toulouse.
Soumettre un homme, usé, fatigué et malade à ce régime n'est pas digne de notre république et d' un pays d'accueil comme la France.
Choqué et traumatisé Monsieur Hakobyan fait un problème cardiaque et doit être hospitalisé en urgence à Toulouse.
Vous rapportez alors votre mesure d'éloignement le 1er février 2013 et délivrez une autorisation provisoire de séjour à Monsieur et Madame Hakobyan du 15 avril 2013 au 14 juillet 2013.
Ils déposent, une nouvelle demande de titre de séjour le 15 octobre à la sous préfecture de Béziers.
Dès le 6 novembre la demande est rejetée, assortie d'une Obligation à quitter le territoire, signée de Monsieur le Sous Préfet de Béziers.
Monsieur le Préfet, vos services ont , une connaissance parfaite de ce dossier et vous ne pouvez donc ignorer la gravité de l'état de santé de Monsieur HAKOBYAN et la présomption forte d'un lien de causalité entre son état actuel et son séjour dans le réacteur de Tchernobyl.
Il faut savoir que sur sa « brigade » de 30 hommes, ils ne sont que quelques survivants.
L'importance du sacrifice des liquidateurs dans les centrales endommagées et la gravité des pathologies de ce monsieur obligeant à des traitements coûteux, mais vitaux, rendraient inexcusable son renvoi dans un pays où :
ces traitements étant totalement à la charge des malades, il ne pourrait y faire face sans emploi et ressources, et cela le vouerait à une mort certaine .
il a subi des violences par des forces de l'ordre dans l'exercice de sa profession.
Nous vous demandons donc, Monsieur le Préfet de faire preuve de compréhension et d'user de votre pouvoir de régulariser à titre exceptionnel et pour des considérations humanitaires, comme le prévoit l'article 313-14 du CESEDA, Monsieur Hakobyan et son épouse Svetik Hakobyan.
Nous avons l'intention d'ici quelques jours, d'organiser une conférence de presse sur cette situation.
Veuillez recevoir, Monsieur le préfet, nos salutations distinguées.
Collectif de Défense des sans papiers de Béziers.
(ATTAC, ABCR, Appel des Cents, CIMADE, Le Point d'Appui, Pastorale des Migrants, LDH, FSU, UL Béziers-Solidaires, CGT-Conseil Général de l'Hérault, PCF, PS (section Béziers sud) , Parti de Gauche, ENSEMBLE (mouvement pour alternative à gauche écologiste et solidaire) et des citoyens....).
Après avoir pris connaissance de la lettre adressée au préfet par le Collectif biterrois, les signataires s'associent à la demande de régularisation de monsieur HAKOBYAN.
Les signataires