En réponse à madame la ministre de la Culture
Nous, archéologues et salariés des opérateurs privés, agréés par l’État, avons décidé de nous réunir en collectif afin d’interpeller tous les acteurs de la discipline, puisqu’aucune instance représentative n’accepte aujourd’hui de porter notre voix et de défendre notre point de vue, pourtant largement partagé.
Dans une lettre de madame la ministre de la Culture, datée du 23 octobre 2013, des réserves ont été exprimées à l’égard de notre intégration dans les unités mixtes de recherche (UMR). Nos compétences scientifiques ont ainsi été remises en cause. Cette prise de position s’inscrit dans la continuité des nombreuses attaques dont nous faisons l’objet.
Notre formation est la même que celle des agents du service public.
• Nous sommes diplômés des mêmes universités, avons bénéficié des mêmes formations et des mêmes stages que les agents des établissements publics.
• Il y a parmi nous des docteurs, des doctorants et beaucoup de membres rattachés à des UMR.
• Remettre en cause nos compétences revient à dénigrer la qualité des formations et des diplômes issus de l’Enseignement supérieur
Nous remplissons, avec le même sens de l’éthique, les mêmes missions de service public : sauvegarder, étudier, partager la connaissance archéologique.
• Nous contribuons à la formation des étudiants (fouilles programmées et stages, cours à l’université, participation à des jurys de master, etc.).
• Nous diffusons nos données auprès des autres chercheurs (projets collectif de recherche (PCR), programmes encadrés par l’agence nationale de la Recherche (ANR), organisation et intervention dans des colloques nationaux et internationaux, publications, etc.).
• Nous valorisons la connaissance archéologique auprès des médias et du grand public (visites de chantiers, journées portes ouvertes, articles de presse, conférences, films documentaires, etc.).
Nous sommes encadrés et contrôlés par les services de l’État :
• obtention et renouvellement de l'agrément, délivré par le CNRA,
• vérification de la conformité du projet scientifique et technique par le SRA,
• désignation du responsable scientifique de l’opération par le préfet de Région,
• surveillance lors de la fouille par le SRA,
• validation des choix d’analyses et suivi des post-fouilles par le SRA,
• contrôle de la qualité scientifique du rapport par les CIRA.
Nous soulignons l’importance des contrôles des organes institutionnels (CNRA, CIRA et SRA) et nous soutenons les propositions de renforcement de leurs moyens et de leur indépendance.
Nous rappelons que les Unités Mixtes de Recherche ont vocation à fédérer toutes les actions de recherche en archéologie préventive et non préventive.
Ainsi, par cette démarche, nous défendons notre légitimité scientifique et professionnelle et nous demandons qu’elle soit reconnue au sein de la profession et par les services de l’État, notamment dans le projet de réforme de la loi Patrimoine en cours de discussion.
Collectif Tous Archéologues, des salariés des sociétés Antéa-Archéologie, Archeodunum, ArchéoLoire, Archéopole, Archéosphère, Arkémine, Chronoterre, Eveha, Hadès
Les signataires