Pétition contre l'érotisation des images d'enfants dans toutes les formes de publicités
Pour:Monsieur Le Premier Ministre Monsieur Le Ministre de la Santé Mesdames et Messieurs les Députés Mesdames et Messieurs les Sénateurs Madame la Défenseure des Enfants Monsieur le Président de l'ARPP
Monsieur Le Premier Ministre
Monsieur Le Ministre de la Santé 30/01/11
Mesdames et Messieurs les Députés
Mesdames et Messieurs les Sénateurs
Madame la Défenseure des Enfants
Monsieur le Président de l'ARPP
Dans son numéro daté du mois de décembre 2010, le mensuel Vogue-France publiait, pour promouvoir des articles de luxe, des photos utilisant comme mannequins des enfants manifestement impubères dans des décors, des poses et des vêtements qui faisaient clairement référence à la sexualité adulte.
Plus de 150 pédiatres, médecins de l'Education Nationale, médecins de le Protection Maternelle et Infantile ont signé une lettre ouverte au journal pour protester contre cette instrumentalisation de l'enfant à des fins commerciales et alerter sur les dangers de l'hypersexualisation dont sont victimes, de façon particulièrement stigmatisante, les petites filles.
Il nous est apparu tout à la fois que ces publi-reportages échappaient à la réglementation sur la publicité en général et que par ailleurs, au regard de ce que certains pays adoptent comme cadre protecteur des enfants, cette réglementation française paraissait bien maigre.
Aujourd'hui nous demandons
1? : que, quelle que soit la logique commerciale, dès lors que les enfants sont les acteurs principaux de l'action publicitaire, il soit fait obligation de respecter les principes déontologiques énoncés par l'ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité). L'enfant ne peut faire la différence entre poser pour un magazine de mode ou pour un catalogue de vente par correspondance. Sa soumission à l'adulte, sa difficulté à appréhender les sous entendus de l'image sont les mêmes.
2? que s'ouvre à nouveau un réel débat sur les rapports entre l'enfant et la publicité, que ce soit au sujet de l'enfant acteur, de l'enfant spectateur, ou de l'enfant population-cible. Le Québec, la Suède, la Norvège, par exemple, se sont dotés de législations véritablement cadrantes sans pour autant voir leur commerce péricliter.
A l'heure où s'empilent les textes et les rapports sur les comportements des mineurs, il serait temps d'ouvrir un débat réel sur le mode d'éducation de masse implicite que représente la publicité et sur la façon dont nous abreuvons nos enfants d'injonctions contradictoires : il leur est demandé de consommer, mais aussi de se retenir, de régir les achats de leurs parents tout en leur obéissant et, aux petites filles, d'être « sexy »avant dix ans, mais de se méfier des adultes qui pourraient y être sensibles...
Derrière ce que rapporte à certains cette sur-exploitation de l'enfant, n'y a-t-il pas, pour la société, un prix caché que nous refusons de voir?
En signant cette pétition, nous tous, médecins, professionnels de l'enfance, parents, associations ou simples citoyens demandons que des limites claires soient posées quand à l'utilisation de l'image des enfants dans les rapports marchands.
Les signataires
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