Pétition Lettre ouverte pour une politique plus ferme de la France à l'égard de la Syrie
Pour:Président de la République; Ministre des Affaires étrangères
Lettre ouverte au Président de la République et au Ministre des Affaires étrangères
Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères,
Nous nous inquiétons de l’inefficacité de vos réactions face à l’extrême gravité de la situation politique en Syrie. Les tirs sans sommation du vendredi 22 avril, l’entrée des chars dans Deraa et ailleurs le lundi 25 avril, les tirs à l’arme lourde sur des manifestations pacifiques, les arrestations, les tortures, les disparitions auraient dû susciter une réaction diplomatique plus forte que des condamnations verbales, des appels à l’O.N.U et à l’Europe. Il apparaît ici une étrange exception syrienne.
Nous nous interrogeons sur cette diplomatie à géométrie variable que conduit la France dans le monde arabe. Ni le rôle stratégique de la Syrie au Proche-Orient, ni les relations d’amitié et d’échange qui existent entre nos deux pays ne peuvent justifier votre attentisme, comme celui des autorités internationales. On ne trouve aucune prise en compte de la situation actuelle sur le site du groupe d’amitié France-Syrie du Sénat, présidé par M. Marini, dont les informations s’arrêtent en juillet 2010 – il y a 8 mois (pages « Actualités »). Le groupe d’amitié France-Syrie de l’Assemblée nationale, présidé par M. Gérard Bapt, les associations officielles franco-syriennes, comme l’association d’amitié France-Syrie – qui comprend dans son comité d’honneur Claude Cheysson, ancien Ministre des Affaires étrangères, et Dominique Baudis Député européen, président de l’Institut du Monde Arabe –, sont également restés silencieux. C’est à titre personnel que Dominique Baudis a condamné la répression à l’œuvre.
Il n’est plus temps de prétendre favoriser une « évolution du régime » désormais illusoire, ni de craindre une « prise de pouvoir par des forces extrémistes » alors que les manifestants ne cessent de clamer leur seul désir de liberté. La France prétend « promouvoir des processus de paix » dans la région : comment défendre une politique de paix en s’alliant à un gouvernement en guerre contre son propre peuple ?
Nous vous demandons aujourd’hui de prendre la mesure de la réalité des massacres en cours en Syrie. La France n’a pas besoin d’attendre une résolution de l’O.N.U pour prendre d’ores et déjà des décisions fortes. Le gel des avoirs des dirigeants syriens en France, la suspension des partenariats énergétiques et culturels – partenariat musée du Louvre - Syrie, projets de métro damascène ou de nouveau terminal à l’aéroport de Damas, de vente d’Airbus, accords pétroliers et gaziers stratégiques signés sous votre égide en 2008, Monsieur le Président de la République – sont de ces décisions. La question de la rupture des relations diplomatiques est ouverte, qui implique le rappel de l’Ambassadeur de France à Damas.
Plutôt qu’une alliance entre le régime syrien dictatorial et le gouvernement français qui dit porter les valeurs démocratiques, nous en appelons à une solidarité entre deux peuples et nous renouvelons avec force notre appel, Monsieur le Président de la République, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, à une position plus ferme de la France.
Les signataires
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