Nous,les adhérents et/ou sympathisants de Nidaa Tounes, en France,affirmons notre attachement à notre pays ainsi que la volonté de le sauver, en cette période critique ; ce qui nous pousse à nous engager au sein du parti dont nous partageons les mêmes valeurs et principes.
Nous pensons que ce dernier peut unir les démocrates tunisiens avec leurs différentes sensibilités et tendances politiques.
Par ailleurs, étant conscients du défi qui nous attend, ainsi que par souci de faire participer tous les Tunisien(nes) à la construction de la Tunisie de demain, nous nous positionnons clairement contre l’exclusion systématique de quiconque, à partir du moment où ils ou elles n’ont pas d’antécédents et n’ont pas été impliqués dans l’organisation Rcdiste que notre peuple a fait « dégager » définitivement de la scène politique en Tunisie et à l’étranger.
Cela étant, dans le cadre de notre démarche unitaire autour de Nidaa Tounes, nous avons constaté, qu’en France, les vieilles méthodes du RCD: noyautage, manipulation et exclusion, se poursuivent par l’intermédiaire d’un ancien et nouveau personnel politique fortement mouillé, jusqu’à une date récente (juste avant la révolution) dans « l’encadrement de la colonie » autour du RCD à l’étranger. Leurs représentants sont honnis et rejetés par les Tunisiens en France (voir les résultats des listes constituées par les ex-rcdistes dans les circonscriptions France Nord et France Sud), en raison de leurs pratiques malhonnêtes de racket des Tunisiens.
En tant que groupe indépendant et pluraliste, nous avons appris, avec beaucoup de surprise et de déception, la composition d’un bureau représentant le parti pour la circonscription France Nord. Nous contestons la méthode utilisée, car elle nous rappelle ce que notre peuple a rejeté et rejettera dans l’avenir : le népotisme, l’absence de débat démocratique, l’absence de règles et de principes d’organisation et de fonctionnement… etc. La reproduction du système RCD de nomination par le haut, sans prendre le temps de savoir à quoi et à quels principes partagés nous adhérons, l’absence d’adhésion formelle et de rencontres formelles entre les individus, l’absence de formalisation par le national et la gabegie d’une culture politique orale et de recherche de places ou de postes, et ce sont là des situations qui nous interpellent alors que nous pensons que Nidaa Tounes se doit d’être en rupture avec ces pratiques.
Pour toutes ces raisons, nous refusons que la France, ce pays où vit le plus grand nombre de Tunisiens à l’étranger, soit pilotée par un Monsieur vivant en Allemagne, légitimé sans aucune consultation démocratique et qui agit avec un état d’esprit rcdiste. Est-il mandaté par le Comité Central ou des responsables du parti !?, avec l’idée fixe de noyauter ou d’exclure les démocrates et les progressistes. Il anime les réunions dans le pur style de l’ancien pouvoir avec une démarche népotique et manœuvrière, dans la quasi-confidentialité et sous couvert d’un mandat du parti !?
Ainsi, la composition de la liste proposée nous oblige, pour ne pas être complices de ces vieilles méthodes, à vous signaler l’opacité la plus totale dans laquelle s’est fait le choix de ses membres, à vous rappeler que si nous avons rejoint ce mouvement, c’est aussi pour mettre fin à ces méthodes qu’on croyait appartenir à une ère révolue.
Nous dénonçons sur le fond et la forme le processus qui nous a conduit à cette situation dommageable pour notre nouveau parti en France, et ce en relatant plusieurs faits :
1. Ce Bureau a été désigné (et non proposé) par M. Raouf Khamassi, sans aucune concertation, après plusieurs manœuvres dilatoires et rencontres informelles (à deux ou à trois) dans des restaurants et des halls d’hôtels.
2. Le Choix des membres s’est fait essentiellement sur la base de l’appartenance à l’ex RCD sans se fonder sur des critères de compétences (absence de tout CV ou biographie des personnes…etc.) en prenant soin de désigner quelques figures indépendantes en « cache-misère ». En effet, certains membres n’ont aucune expérience dans les postes qu’ils occupent comme le cas de Marouan Felfel dans son rôle de responsable des adhésions ou de Fehd Trimech, tout récemment diplômé, dans son rôle de trésorier.
3. Certains membres du bureau sont non seulement des membres de l’ex RCD mais surtout des indicateurs de l’ancien régime, très bien connus par les Tunisiens de France. En l’espace de quelques jours, les Tunisiens de France ont baptisé le bureau récemment nommé par Mr Khamassi (lui-même ex-membre du comité central du RCD) « Botzaris Bis », un surnom très péjoratif du nom de la rue où se trouvait le siège de l’association « Rassemblement des Tunisiens de France » (RTF) et qui servait de couverture aux activités de renseignements de l’ex RCD. En voilà quelques exemples :
- Marouane Felfel : membre de la jeunesse du RCD, indicateur de l’ancien régime (surpris plusieurs fois entrain de filmer les personnes participant aux manifestations anti-Ben Ali avant la révolution) et fervent défenseur de l’ancien régime sur les plateaux télé pendant la révolution. Ci-joint le lien d’une vidéo sur le plateau de France 24 (Français), en date du 12 Janvier 2011, soit deux jours avant la fuite de Ben Ali.
http://www.france24.com/fr/20110113-tunisie-revolte-jeunes-maghreb-algerie-emeutes-repression-benali-part2
- Ali Romdhane : dont le nom figure sur la liste des indicateurs de l’ancien régime retrouvé au siège du RTF, 36 rue Botzaris à Paris.Ce Monsieur est proposé pour le discours politique, imaginez ce que ça va donner.
- Oussama Khlifi et Helmi Rais qui ont présenté tous les deux des listes indépendantes lors des élections du 20-21-22 octobre 2011 sur France 1 et qui n’ont pas pu rassembler à eux deux plus que 500 voix à cause de l’absence d’expérience et de réseaux.
Nous ne pouvons pas cautionner de telles pratiques ni accepter d’être représentés par ce bureau. Si ce dernier est confirmé dans sa mission par le bureau central, ceci ne fera qu’ébranler l’image du parti, il mettra en doute ses méthodes et ses réelles motivations et pourrait remettre en question notre engagement.
Autour du groupe que nous avons constitué et amené à s’élargir, nous avons voulu retenir des critères qui nous semblent être partagés par le mouvement :
- S’appuyer sur la mobilisation d’une nouvelle génération politique, compétente, intègre et démocrate
- Mobiliser les Tunisiens pour la défense des acquis républicains par une démarche fédératrice, ouverte à tous les démocrates mais aussi en rupture avec les méthodes du passé du RCD
- Communiquer avec tous les acteurs politiques, associatifs et tous les citoyens tunisiens en France en étant fiers de notre appartenance à un parti neuf, porteur des valeurs de défense des droits humains et ouvert aux nouvelles générations, aux femmes et aux démocrates en France
- Mobiliser la société civile en France en présentant d’autres figures, en communicant autrement (sachant que les réseaux RCD sont identifiés et rejetés localement, régionalement et nationalement)
- Construire des structures de manière rationnelle et transparente (textes d’orientation, organisation, adhésion, responsabilisation, actions et communication en France et en Tunisie)
- Combattre l’exclusion sous toutes ces formes partant du principe républicain consistant à séparer le pouvoir juridique qui doit être indépendant
En posant les questions suivantes, nous interpellons le mouvement, dans un esprit constructif, pour une meilleure lisibilité de son discours et de ses pratiques:
- Sur quoi s’appuient certains responsables ou le Comité Central pour considérer que le pilotage du projet politique en France et à l’étranger doit se faire par un Monsieur, Ex RCD vivant en Allemagne et ne connaissant rien à nos réalités ?
- Est-il pertinent de structurer le Parti à partir des cellules dormantes de l’ex RCD et donc de donner du grain à moudre et des arguments, et à juste titre, aux détracteurs du Parti de tous bords ?
- Une organisation démocratique doit s’appuyer sur l’adhésion à un projet, elle peut se donner du temps pour la structuration, dans le processus où nous nous sommes trouvés, on a tout fait à l’envers : on structure autour de personnes plutôt qu’autour du projet, on ouvre à tout va sans savoir quels principes nous défendons ensemble, et dans les faits, on privilégie l’allégeance à la compétence, l’opportunisme à l’action concertée avec tous les acteurs de la société civile
De notre point de vue, beaucoup de gens et de responsables du Parti confondent vitesse et précipitation, reproduisent consciemment ou non le système d’allégeance au(x) chef(s) sans se soucier, à la base, du travail, sans mettre fondamentalement en avant un projet pour un pays, mais favorisant tous les opportunismes en laissant ouvertes les courses aux postes et aux places.
Sachez que beaucoup de Tunisiens, de diverses appartenances et qui nous font confiance, ont cru et croient toujours que le Parti est en rupture avec les méthodes du passé. Une clarification politique s’impose, une organisation plus fluide et un mandat au groupe de votre choix (avec attente d’argumentaire du Comité Central) permet d’identifier les responsabilités de chacun et l’autonomie d’action souhaitée. Il s’agit là d’une attente forte de notre part pour nous déterminer individuellement et collectivement. Ces réponses urgentes et écrites nous permettront de répondre au mieux aux attentes des populations tunisiennes à l’étranger, de garder notre crédibilité pour que nous n’ayons pas honte de défendre Nidaa Tounes en France, ce grand pays d’immigration où le RCD a été définitivement rejeté.
Les signataires