À l’instar d’autres secteurs essentiels au développement des sociétés, tels ceux de la santé, des services sociaux, de l’éducation publique et de la culture, les universités sont à nouveau sommées de réaliser un exercice périlleux de coupures budgétaires. Cette énième vague de compressions, rehaussée par les précédentes, place aujourd’hui les professeur.e.s d’université devant l’impossibilité d’assurer pleinement leur double mission d’enseignement et de recherche.
Même si d’aucuns prétendent le contraire, cette stratégie d’austérité imposée par le gouvernement dirigé par Philippe Couillard aura des répercussions désastreuses sur tout le système universitaire québécois et, en bout de ligne, nuira une fois de plus à la qualité et à l’accessibilité de la formation de nos étudiant.e.s. Parmi les dommages évidents, nous pouvons déjà entrevoir une réduction de la diversité de l’offre de cours voire la disparition de certains programmes d’études. La tendance à agrandir la taille des classes, que nous déplorons depuis plusieurs années, sera renforcée, et ce, afin de limiter le recours à des chargé.e.s de cours. Il deviendra désormais impossible de maintenir un enseignement facilitant le contact et la qualité des échanges entre étudiant.e.s et enseignant.e.s. Le personnel de soutien (administratif, pédagogique et de recherche) sera également réduit. Partant, la charge de travail pédagogique des professeur.e.s augmentera, réduisant ainsi leur capacité à développer des projets de recherches innovants, ce qui portera préjudice à la qualité et l’acuité de leurs enseignements. Enfin, le tout nuira inévitablement à la qualité de vie au travail en milieu universitaire et aura pour incidence un accroissement des risques psychosociaux, tendance à la hausse dans le secteur depuis plusieurs années. Et l’énumération n’est pas exhaustive.
Mais, au-delà de ces conséquences indésirables, c’est toute la mission sociale de l’Université qui est aujourd’hui en péril.
L’institution universitaire joue depuis toujours un rôle moteur dans l’évolution de la société. Au Québec, son enseignement et sa recherche de haut niveau ont fait d’elle un acteur crucial du développement culturel, social et économique. L’Université est avant tout un espace de réflexion, de débats, de rencontres, d’échanges et de recherches, dont l’objet est de répondre aux défis sociétaux actuels. Par les enseignements qu’elle prodigue, l’Université permet à tout un chacun de faire de « l’univers sa Cité », c’est-à-dire de devenir un acteur responsable et éclairé au sein de notre société. Suite à cette nouvelle vague d’austérité, cette mission et ce rôle qu’on lui a assignés dès sa création sont, aujourd’hui plus que jamais, menacés.
Nous ne pouvons que dénoncer vivement cette situation et nous mobiliser afin d’amener les instances dirigeantes du Québec et de nos universités à revenir sur leurs décisions, qui contreviennent au développement de la mission de service public de l’Université. Espace manquant Plus encore et de façon urgente, c’est un investissement massif dans cette institution qui est requis. Et nous savons pertinemment que les questions budgétaires ne sont pas le véritable obstacle.
En outre, cette réflexion sur le devenir de nos universités, il faut la reprendre sans tarder. Nous invitons donc l’ensemble de la communauté à se joindre à nous afin d’exprimer nos inquiétudes et d’exiger qu’un débat de fond soit engagé le plus rapidement possible. Il en va du devenir de notre société et de l’avenir de nos enfants.
Cette pétition est signée par des professeur·e·s des universités québécoises et appuyée par des étudiant·e·s ainsi que par d’autres membres des communautés universitaires.
Veuillez, s’il vous plaît, indiquer :
- vos nom et prénom
- votre statut (auxiliaire administratif, de recherche ou d'enseignement, chargé.e de cours, étudiant.e, personnel de soutien, professeur.e, professionnel.le administratif, professionnel.le de recherche, autre membre d'une communauté universitaire, autre)
- votre département/faculté ou discipline
- votre université (ou autre lieu de travail)
Ont signé cette lettre :
Sylvain Luc, Département des relations industrielles, Université Laval
Sylvie Morel, Département des relations industrielles, Université Laval
Geneviève Baril-Gingras, Département des relations industrielles, Université Laval
Mustapha Bettache, Département des relations industrielles, Université Laval
Étienne Cantin, Département des relations industrielles, Université Laval
Jean-Noël Grenier, Département des relations industrielles, Université Laval
Marie Bellemare, Département des relations industrielles, Université Laval
Yves Hallé, Département des relations industrielles, Université Laval
Martine D’Amours, Département des relations industrielles, Université Laval
Kamel Béji, Département des relations industrielles, Université Laval
Frédéric Hanin, Département des relations industrielles, Université Laval
James W. Thwaites, Département des relations industrielles, Université Laval
François-Bernard Malo, Département des relations industrielles, Université Laval
Michel Racine, Département des relations industrielles, Université Laval
Catherine Le Capitaine, Département des relations industrielles, Université Laval
Paul-André Lapointe, Département des relations industrielles, Université Laval
Pier-Luc Bilodeau, Département des relations industrielles, Université Laval
Hélène Makdissi, Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage, Université Laval
Marie-Claude Bernard, Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage, Université Laval
Yamina Bouchamma, Département des fondements et pratiques en éducation, Université Laval
Philippe Tremblay, Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage, Université Laval
Manon Niquette, Département d’information et de communication, Université Laval
Jimmy Ratté, Département des fondements et pratiques en éducation, Université Laval
Emilie Raymond, École de service social, Université Laval
Anne Abdoulaye, Département des fondements et pratiques en éducation, Université Laval
Chantal Leclerc, Département des fondements et pratiques en éducation, Université Laval
Claudia Corriveau, Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage, Université Laval
Martin Hébert, Département d’anthropologie, Université Laval
Simon Viviers, Département des fondements et pratiques en éducation, Université Laval
Thérèse Hamel, Département des fondements et pratiques en éducation, Université Laval
Cette pétition a migré d’un site antérieur (http://www.petitionpublique.fr/PeticaoListaSignatarios.aspx?pi=P2015N47511)
où vous pouvez consulter la liste des premiers signataires (plus de 2 500 au 24 août 2015).
Ne signez pas à nouveau, si vous l’avez déjà fait.
Les signataires