2012: POUR UN RASSEMBLEMENT SANS EFFACEMENT DU PCF
La campagne pour l'élection présidentielle de 2012 a incontestablement commencé.
Face à la crise très grave du système capitaliste et aux besoins de se débarrasser vraiment des politiques de régression sociale, les communistes, dans le Front de gauche, ont une responsabilité historique :
- Pour faire prévaloir les exigences sociales des gens qui souffrent et qui ont besoin d'un rassemblement développant de façon cohérente le combat sur les moyens financiers et les pouvoirs en France, en Europe et dans le monde, pour une autre vie;
- Pour contribuer à faire avancer des propositions radicales et réalistes, ainsi que pour la prise en mains par les gens eux mêmes de grands axes de transformation sociale;
- Pour changer toute la gauche, afin qu'elle puisse gagner en 2012 pour un véritable progrès social et de civilisation.
Or, pendant que Jean-Luc Mélenchon est quotidiennement intronisé par tous les grands médias comme le « candidat naturel » du Front de gauche et qu'il avance ses propositions, les communistes sont, eux, invités à ne se préoccuper, pour l'heure, que « du fond », du contenu de ce que pourrait être un « programme populaire partagé ».
Nous voulons partager le plus possible avec lui, comme avec d'autres d'ailleurs. Mais les idées que Jean-Luc Mélenchon exprime sont souvent, sur des sujets essentiels, éloignées des élaborations novatrices portées par les communistes.
Faudrait-il se priver de ces apports du PCF? Nous pensons que non! Déjà, avec des propositions précises, celui-ci a contribué à faire avancer dans le grand mouvement sur les retraites des exigences articulant un objectif social (les 60 ans à taux plein), de nouveaux moyens financiers, des pouvoirs pour les travailleurs à une visée nouvelle de civilisation: l'utilisation de l'allongement de l'espérance de vie en bonne santé pour des activités sociales libres des retraités.
Cette cohérence indispensable de grandes propositions de progrès, il faudrait la développer systématiquement, à l'appui de nouvelles luttes, à tous les niveaux.
Le besoin de rassemblement à gauche ne peut signifier une réduction de l'ambition et de la cohérence des propositions transformatrices. Et rassembler ne veut pas dire déléguer, ni élaguer. Il ne saurait être question que le Front de gauche soit l'outil d'une tentative de rassemblement derrière le PCF. Il ne saurait pas plus être celui d'un rassemblement derrière le leader charismatique d'un autre parti.
Le Front de gauche a besoin d'un candidat capable de porter un contenu ample et aiguisé d'options en liaison avec les luttes populaires. Il lui faut un candidat ancré dans les aspirations du peuple, de démocratie citoyenne, qui vise au rassemblement le plus large pour changer la donne à gauche, afin de battre la droite et Sarkozy en faveur d'une politique vraiment nouvelle.
On ne peut sous-estimer, comme semblent le faire certains, l'importance de l'élection présidentielle et de la personne du candidat. Leur importance est tout à fait considérable.
Cette élection est devenue, qu'on le veuille ou non, le moment rare d'un débat fondamental sur le projet de société. On sait combien la campagne pour cette élection, les couleurs, les idées-forces qui y sont portées par les candidats pèsent, du fait de leur proximité, sur les élections législatives, si décisives.
Peut-on croire raisonnablement que les communistes seront bien entendus partout en portant leurs propres propositions aux législatives si, auparavant, ils délèguent, pour la présidentielle, la promotion d'un programme plus ou moins partagé à un candidat dont le style se réclame du populisme et dont les propositions les plus emblématiques sont différentes des leurs?
Par exemple, les communistes proposent une réorientation de la Banque Centrale Européenne (BCE) pour développer les services publics, sécuriser l'emploi et la formation, au lieu de la « flexisécurité » que droite et PS soutiennent, en cherchant à récupérer les exigences syndicales de « sécurité sociale professionnelle ». De même, ils mènent la bataille, en France et dans ses régions, pour un nouveau crédit sélectif, avec un pôle bancaire et financier public et des Fonds publics régionaux. Ils avancent des propositions de pouvoirs nouveaux des travailleurs et des citoyens dans les entreprises, les services publics, les localités.
Mais se feront-ils comprendre si, pour l'élection présidentielle, ils délèguent le rôle de porte-parole principal à Jean-Luc Mélenchon qui, lui, se fonde essentiellement sur l'impôt, et non sur le crédit, pour le progrès social et propose de « sortir du Traité de Lisbonne » sans prendre en compte la nécessité impérieuse d'un changement fondamental de la BCE?
Ce serait là se contenter d'en rajouter un peu dans le gauchissement du discours au gauchissement démagogique engagé par le PS à propos des inégalités, sans toucher, comme lui, aux gestions des entreprises, à leurs relations aux banques, aux critères du crédit, aux orientations profondes de la politique économique, industrielle et des services publics, jusqu'aux enjeux écologiques, aux rapports financiers de la France à l'Europe et au monde.
Cela ne ferait guère le poids face à Sarkozy qui va redoubler de démagogie, de populisme, de ciblage clientéliste, comme à propos de la dépendance, et de gesticulation au plan mondial avec la présidence française du G-20. Rivalisant avec DSK sur les problèmes financiers internationaux, il va tenter de récupérer de façon démagogique, pour la pervertir de façon réactionnaire, l'idée de réforme du système monétaire mondial. Quel gâchis de nos apports si le Front de gauche ne porte pas dans la campagne de l'élection présidentielle l'idée d'une monnaie commune mondiale, née dans les rangs du PCF, à l'opposé de la domination du dollar!
Au contraire, nous devons tout faire pour rassembler le plus possible d'électeurs de gauche et bousculer le PS sur les questions décisives des financements et des pouvoirs pour d'autres objectifs sociaux et une autre vie.
Pour toutes ces raisons, nous soutenons et appelons à soutenir les propositions de transformation radicale dans leur cohérence et la candidature d'André Chassaigne pour porter pleinement toutes les couleurs du Front de gauche en 2012.
Premiers signataires:
Cathy APOURCEAU, André BARBILLAT, Dante BASSINO, Françoise BAUD, Claude BILLARD, Frédéric BOCCARA, Paul BOCCARA, Alain BOLLA, Stéphane BONNERY, Gisèle CAILLOUX, Jean-Louis CAILLOUX, Jean CHAMBON, Jackie CHÉRIN, Jacques CORBEL, Sylvain DALLA ROSA, Alain DEPOILLY, Yves DIMICOLI, Patrick DOUET, Thierry DOULAUD, Eric DUBOURGNOUX, Denis DURAND, Jean-Marc DURAND, Marie-Thérèse EYCHART, Roland FARRÉ, Liliane GALLIAN, Annie GUYOMARCH, Pierre GUYOMARCH, Anne LAFAURIE, Ivan LAVALLÉE, Michèle LEFLON, Jacky LELARGE, Hughes LIESE, Jean MAGNIADAS, Jean-Claude MAIRAL, Nicolas MARCHAND, Catherine MARTIN, Catherine MILLS, Alain MORIN, Jean-Pierre MORVAN, Jean-Claude PRADEAU, Benoit PRADIER, Raphaëlle PRIMET, Frédéric RAUCH, Denis RECOQUILLON, Jacquy RIVOALAN, Gilbert ROTBART, Marine ROUSSILLON, Roger SALIBA, Richard SANCHEZ, Paul SOUFFRIN, Jean-François TÉALDI, Claudy VALIN
Premières signatures reçues depuis la publication
ALBERTI Jean-Luc, AMAND Michel, ANFOSSO Henri-Jean, ANTOINE Luc , ARMAND Jean-Paul, ASSANTE Pierre ,BACHELET Daniel , BALENSI Rodolphe, BALLUT Paule,BARLO Christian , BATTISTI Lorenzo, BAUDINO Maryse, BAVENCOVE Pascal, BEAUVAIS Christian, BELLANGER Jean, BELLOC Michel,
BEN AZOUZ Kamel, BENBARA Abdallah , BERAL Dominique, BERGE Marcel, BEZARD Jacques, BINETRUY Antoinette, BIQUARD Jean-Michel, BLANC Jean-Jacques , BLANC Victor , BONIN Josette, BONIN Raymond, BOUDET Pierre, BOUDIN Henri , BOULICAULT André et J., BOURSOT Marcel , BOUTALEB Mô, BOUY Claude, BRIGIDI Frédéric , BRUYÈRE Marc, BRUYERE Marie-Jeanne, CALVINHAC Gérard, CAMATTE Michel, CHAUVET Patrice , COEUR JOLY Daniel, COHEN-SOLAL Marc , COLLET Noël, COLOMBIER Roger, CORZANI Hervé, CORZANI Dominique, COUVEZ Éric, DASPRE Pierre , DERREVEAU Sabine , DE ANDRADE Roger , DERRIEN Claudie, DE UBEDA Jean-José, DIKIERMAN Annie, DRUAIS Ange , DRUAIS Christel, DUBOIS Roger, DUCHESNE Gérard , FACCINI Alain , FAURE Gérard, FISCHER Michel et Yannick, FLORENCE André , FORNACIARI Bruno, FOUQUEAU Jean-Claude, GALANO JM P, GARCIA Benoît, GARDETTE Jean , GENIBREL André, GERMAIN Jean-Louis, GÉRÔME Noëlle, GIRARD Alain, GONON Laurent, GONON Josette , GONZALES Fernand, GREVOUL Roger, GUION Clement , GUILLOU Alain, GUILLOU Jean Claude , HIPPOLYTE Dominique , JAN Louis, JEGOU Jean-Marie, LAGUNAS Marie-José , LAMBERT Xavier, LAMERANT Robert, LAMERANT Sonia, LAMERANT Matthieu, LAROCHE Pierre, LE BRIS.Daniel, LEQUEU Bernard, MALFAIT Patrick, MARSILE Patricia , MARTINET Ghislaine, MATTERA Gérard, MÉNAHEM Paule, MEYER André , MONNERET Jocelyne, MONTEIL Raymond, MORIN Geneviève, MORVAN Gregory, NICOLAS Jacky, PARRA André, PAVARD Andrée, PERRIER Roland , PIAN Eugène, POLLET Alain , PORCHERON Jean-Jacques, POUCHÉS Gérard, POUCHES Carmen , POUVELLE Bruno, PRAT Jean, PRAT Odette , PUEL Jean-Luc , QUIGNIOT Georges, QUINTIN Cédric, QUINTIN Yvon, RABOTOT Robert , REVENOT Yves, ROCHE Jean-Michel , ROCHE Pierre , SABATIER Jacky, SAID Abdelkader , SAMPERE Christine, SARIO Daniel , SEBBAG Sarah, SEGAUD Daniel, SPIRE Arnaud, STEPHANT Jean, TESSON Alain, THERY Yves , THOMAS Jean, TOURON Jean Noël, VAILLANT Claude, VERNA Françoise, VERMENOT Jean Didier, VITEL Francis , WAGNEZ Michel,ZANESCO Jean
Les signataires