J.C. : Bonjour Monsieur Le Ministre.
O.V. : Bonjour.
J.C. : Je voudrais commencer par une question simple. D'après vous, sommes-nous désormais dans une dictature sanitaire ?
O.V. : C'est un peu réducteur, mais oui, c'est exact. Nous sommes bien dans une dictature sanitaire.
J.C. : Mais alors, comment en sommes-nous arrivés là ?
O.V. : Oh, cela s'est fait en plusieurs étapes. En début de crise, nous étions paniqués. Il fallait passer du discours rassurant, de la "grippette", à un discours plus rationnel. Mais on a comme qui dirait glissé sur une peau de banane. Il aurait fallu protéger les personnes les plus vulnérables : les plus âgées, et dans une certaine mesure celles qui présentent des comorbidités. Mais c'était trop compliqué...
J.C. : Comment ça, trop compliqué ?
O.V. : Eh bien, il aurait fallu expliquer les conduites à tenir en présence de ces personnes. De plus, il aurait aussi fallu fournir des masques FFP2. On n'en avait déjà plus assez pour les hôpitaux. D'ailleurs, ils sont également responsables, ces hôpitaux, car les stocks étaient aussi de leur responsabilité. Quand j'entends les soignants qui se plaignent, ça me fait bien rire. En temps normal, ils n'en rament pas une de la journée. Ils sont désagréables, font des pauses de dix minutes tous les quarts d'heure... et en plus, ils sont les seuls gagnants de la crise.
J.C. : Mais il y a également eu des mensonges. Par exemple, on nous disait que le confinement coûterait moins de 1% de PIB. Sans parler des commerces en faillite, des violences conjugales, des élèves qui ont totalement décroché du système scolaire, du secteur de la culture ravagé, des troubles psychiatriques qui explosent...
O.V. : Oui bon, ça va, pas la peine de faire une liste. Et vous y avez cru, vous, que tout irait si bien ?
J.C. : Non.
O.V. : Eh bien alors, où est le problème ?
J.C. : Tout de même, il n'y a pas eu de débat démocratique sur la marche à suivre.
O.V. : Le débat démocratique, c'est un truc de mai 68 ça, c'est tellement deuxième moitié du vingtième...
J.C. : On aurait pu discuter de l'immunité collective, qui aurait pu être envisagée parmi les moins vulnérables. Bien sûr, on ne sait pas encore combien de temps dure l'immunité, mais cette maladie aurait pu devenir à terme saisonnière, avec des symptômes moins sévères pour ceux qui l'auraient déjà attrapée l'année précédente ou deux ans auparavant.
O.V. : Et elle peut toujours le devenir !
J.C. : Mais alors, vous n'étiez pas obligé de faire passer cette immunité collective pour une théorie fumeuse et presque ésotérique.
O.V. : Nous étions déjà engagés dans un discours de peur et d'anxiété. Une fois engagés sur cette voie, pas de retour possible. Cela reviendrait à se dédire. Et puis, vous devriez aussi aller voir les journalistes. Ils ont été les premiers à se jeter sur les quelques cas de personnes plus jeunes en réanimation. Et comme la plupart du temps, ces personnes étaient en surpoids, ils se sont mis à rechercher les cas de personnes jeunes et non obèses en réanimation. De vrais limiers. Ils se passaient les tuyaux pour aller dans le bon service, et ils étaient prêts à faire des centaines de kilomètres pour quelques secondes d'images.
J.C. : Mais on nous a aussi fait miroiter des traitements pour juste après le confinement. Car tout le monde sait que sans traitement, le confinement ne fait que retarder l'immunité collective. Or, si cette immunité ne se fait pas préférentiellement parmi les moins fragiles, le paradoxe est d'obtenir plus de morts en fin de crise que si des mesures simples étaient mises en place pour les personnes âgées, notamment en EHPAD.
O.V. : Vos phrases sont trop longues, on n'y comprend rien.
J.C. : Je parle de "Discovery", et de "coviplasm" dont la commercialisation avait été annoncée pour mai 2020 par Karine Lacombe.
O.V. : Ah oui.
J.C. : Ah oui ?
O.V. : Ah oui.
J.C. : Et aujourd'hui ?
O.V. : Aujourd'hui, c'est le vaccin.
J.C. : C'est-à-dire ?
O.V. : L'objectif est de faire admettre les mesures de restrictions en faisant miroiter un vaccin miracle. Pour le premier confinement, c'étaient les traitements. Aujourd'hui, c'est le vaccin.
J.C. : Comment cela va-t-il se passer ?
O.V. : D'abord, il faut faire admettre l'idée que le vaccin va résoudre tous nos problèmes, quitte à faire croire qu'en début 2021 la crise sera derrière nous. Une fois que cette idée est bien admise, on peut reculer la date au fur et à mesure. Et si on sent que la pression est trop grande, on accélèrera la validation par les autorités sanitaires. Et alors on vaccinera à tours de bras.
J.C. : Ne faut-il pas un peu plus de recul sur cette méthode de vaccins à ARNm ? Pourtant, le premier confinement était placé sous le sceau du principe de précaution...
O.V. : Non, il ne faut pas de recul. Si les Français veulent le vaccin, ils auront le vaccin. Précautions ou pas précautions.
J.C. : N'alimentez-vous pas les théories du complot en tenant un tel discours ?
O.V. : Oh vous savez, les théories du complot ça a aussi du bon. Prenez le documentaire "Hold-Up" : pour nous c'était du pain béni. Cela nous permet de choisir nos ennemis. Et comme nos ennemis se discréditent d'eux-mêmes, il ne reste plus que nous. Et dès que quelqu'un n'est pas d'accord avec nous, il suffit d'agiter le chiffon rouge de la théorie du complot, et toute contre-argumentation s'en trouve discréditée avant même qu'on ait pu l'entendre dans sa globalité. Surtout si elle fait plus de trois mots. Nous, on communique uniquement par slogans : "Je reste chez moi et je sauve des vies", "je suis un héros en restant confiné" etc.
J.C. : Et pour 2022, un pronostic ?
O.V. : Pour 2022, la stratégie reste la même. On choisit nos ennemis parmi ceux qui se discréditent d'eux-mêmes. Aujourd'hui, c'est le Rassemblement National qui remplit le mieux ce critère.
J.C. : N'est-ce pas un peu dangereux ?
O.V. : Vous m'ennuyez avec vos questions. C'est ça la réalité de la politique aujourd'hui. Si vous ne voulez pas l'entendre, sortez d'ici !
Les signataires