Pétition Pour un moratoire de la fusion des quatre universités lorraines
Pour:Les Présidents des quatre universités lorraines
Les signataires de cette pétition demandent un moratoire du processus de « fusion » des
quatre universités lorraines, et ils demandent de le soumettre, par référendum, à tous
les membres des ces quatre universités.
Le constat : la Lorraine est quasiment absente de la liste des projets en -ex retenus
par le gouvernement (Idex, Labex, Equipex, Hôpitalex,...). Autrement dit, la Lorraine
n'est pas une région qui vaut, pour le gouvernement, des « investissements d'avenir ».
Le fait que l'académie de Nancy-Metz soit l'une des plus touchées par les suppressions
de postes dans l'enseignement secondaire et primaire en est une autre confirmation.
Or, le but plus au moins ouvertement affiché de la fusion des quatre universités
lorraines en une seule, appelée « Université de Lorraine », était de pouvoir
« jouer dans la cour des grands », c'est-à-dire, pouvoir rivaliser avec les grands
pôles français dans la course à l'argent promis par le « grand emprunt », rebaptisé
plus tard « investissements d'avenir ». Il est maintenant clair que cet objectif
n'est pas atteint. La promesse, par le gouvernement, d'une « deuxième (troisième,
quatrième,...) vague » n'est qu'un leurre pour maintenir les perdants de chaque vague
en état de servilité. On ne peut plus fermer les yeux devant le fait que, dans le
système de concentration et de concurrence voulu par le gouvernement actuel,
la Lorraine est rangée, à coté de nombreuses autres régions françaises,
en « seconde zone ».
Ce constat ne peut pas être sans conséquences pour la fusion des universités lorraines.
Le projet a été précipité sous la pression de dates imposées par le gouvernement. Nous
devons maintenant examiner si cette voie est vraiment la bonne : les coûts seront très
élévés et ne seront pas compensés par le « grand emprunt », ni non plus, d'ailleurs, par
de prétendus « effets de synergie ». La plus grande partie de ces coûts n'apparaît pas
dans les bilans officiels — il s'agit des innombrables heures de travail d'enseignants,
de chercheurs et de personnels ITA et BIATOSS perdues dans des réunions et dans la
préparation de nouvelles maquettes de toutes sortes, travaux qui n'en sont actuellement
qu'au début et qui montrent dores et déjà que la complexité de ce processus a été
largement sous-estimée. De vieilles tensions entre le nord et le sud de la Lorraine
risquent plutôt de ressurgir lors d'une fusion précipitée, au lieu de se résorber.
Il est évident que ce travail ne pourra pas être fait en quelques mois, et c'est une
illusion de croire qu'il serait terminé une fois les maquettes couchées sur papier.
La fusion des quatre universités lorraines n'a jamais été soumise à un vote
démocratique des personnels concernés, qui sont les membres de ces quatre universités.
Partant du constat développé ci-dessus, nous demandons un moratoire immédiat de ce
projet, et la préparation rapide d'un référendum officiel dans les quatre universités
afin que les personnes concernées puissent enfin exprimer leur avis. Si cet avis est
favorable, le projet de l'« Université de Lorraine » en sortira renforcé. Dans le cas
contraire, on pourrait remplacer un processus précipité et imposé d'en haut par un
processus de collaboration et de rapprochement naturels — nécessairement plus lent
mais aussi plus dans l'intérêt de la recherche et de l'enseignement en Lorraine — et
qui doit être pensé en fonction d'un avenir à long terme et non à l'aune d'échéances
électorales.
Les signataires
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