Non au projet de golf de St Jean Pla de Corts en Pyrénées Orientales !
APPEL à tous les amoureux des Pyrénées Orientales,  qu'ils soient de passage ou qu'ils habitent ces territoires.
Nous appelons  tout citoyen, associations  ou  collectivités publiques locales  à  s'exprimer face au projet  de golf de St Jean Pla de Corts afin que  celui-ci ne voit pas le jour mais aussi  afin que  se libère les  énergies  nouvelles  pour une  alternative  respectueuse des biens communs en Vallespir.
Adressez  la lettre ci-jointe aux collectivités locales concernées des Pyrénées Orientales.Vous pouvez  joindre le collectif d'associations à l'adresse suivante:[email protected] 
 
Association des Usagers  de l'Eau  des Pyrénées Orientales -  Association Vallespir Terres Vivantes - Association Citoyens dans les Quartiers de Céret - Association FRENE66 - Association de Protection du Site de Marcevol - Collectif  Alternatives aux pesticides 66
 LETTRE OUVERTE								               Mardi 7  janvier 2014
A l'attention de :
- Monsieur René BIDAL,  Préfet des Pyrénées Orientales ; 
- Madame Hermeline MALHERBE,Présidente  du Conseil Général  des Pyrénées
   Orientales ;
- Monsieur Alain TORRENT, Président  de l' Intercommunalité du Vallespir ;  
- Monsieur Robert GARRABE, Maire de St Jean Pla de Corts ;
Madame, Messieurs,
La vallée du Tech est soumise à un stress hydrique croissant donnant  naissance à des  tensions et à des conflits. Cette situation nous oblige aujourd'hui  à une reconsidération des  usages des masses d'eau du  bassin  versant pour un partage équitable.
C'est  dans  ce contexte que se présente  le projet  de création d'un golf sur la commune de St Jean Pla de Corts. D'après nos informations, la consommation minimale d’un golf 18  trous haut de gamme en Languedoc Roussillon est de l'ordre de 5000 m3 par jour soit  environ  1 million  de m3 par  an( arrosage  sur 180 jours),  ce qui  correspond à la consommation des usagers de deux communes telles que  St Jean Pla de Corts et Céret réunies.  Un projet de golf sous-tend fréquemment un projet immobilier qui ne pourrait alors qu'accroître  la pression sur la ressource. Ce   type  de projet est souvent  sujet à débat au  sein de  l'opinion publique, pour éviter cela  il  s'élabore dans l'opacité et  suscite toutes nos inquiétudes.
Monsieur le Préfet René Bidal,  en 2012, s'est opposé au projet  de golf de Villeneuve de la Raho. Le Président du Conseil Régional,  Monsieur Christian Bourquin  s'oppose au projet de golf de Marcevol.   Le  projet de golf à  St Jean Pla de Corts n'a pas   aujourd'hui, davantage de justifications  d'exister.  
D'après le   rapport parlementaire du Sénat ( annexe 29 » les golfs et l'eau » du rapport sur » La qualité de l'eau et assainissement en France » ) fondé sur les  travaux  de l' Agence  de l' Eau Rhône-Méditerranée-Corse, la consommation moyenne d'un golf est de 3800 m3 par hectare et par  an. Mais cette moyenne masque les grandes différences climatologiques  et physiques des  sols entre les régions.Les  écarts  de consommation varient de ce fait  de 1 à 1000 !  C'est  évidemment dans le  pourtour méditerranéen  que l'on observe  les  consommations d'eau  les  plus  élevées.
Ce projet  entre  en concurrence  avec d'autres usages des sols et de l'eau. Ces concurrences seront amplifiées  dans les périodes sèches  que nous connaissons. Les effets du  changement  climatique que nous observons et les prospectives établies   annoncent une réduction des débits  du Tech  de l'ordre de 10 %  dans un  horizon  proche. 
L'argumentation d'un golf « écologique » est un non-sens  face aux faits. L'empreinte écologique d'un golf de quelque nature  qu'il soit,  est  synonyme d'artificialisation du paysage et  de  sols rendus très pauvres  en biodiversité. Parmi les  activités sportives et  de loisirs, c'est le golf qui mobilise le plus de ressources naturelles en eau et  en sols.
Le  devenir des pesticides et  des  engrais   déversés, même  en gestion  raisonnée, sur les  terrains de golf   avec l'emploi de variétés de gazon sélectionnées provoque un impact  environnemental fort. Les premiers  ravageurs des golfs  sont les  lombrics, les taupes, les larves  de coléoptères. La lutte contre ces ravageurs  nécessite l'emploi de pesticides et  porte atteinte aux insectes pollinisateurs du  territoire environnant  et  à la faune  dans son ensemble.
Les  gazons utilisés  du  type supportant les  coupes  rases tel que l'Agrostis  Stolonifera,  variété la plus couramment utilisée, nécessite, chaque  année l'emploi, selon les indications  du  semencier de 100 à 200 kgs à l' hectare  d'azote, de 50 à 75 kgs de  phosphore auquel s'ajoute  de 250 à 400 kgs de potasse. Les  variétés de gazons  employés,  très spécifiques, sont  vulnérables aux maladies  car  pauvres en biodiversité  et  il  a  été  observé, dans la  durée, le développement  d'une  résistance  au  Roundup qui peut  engendrer une pollution  génétique à  terme du  territoire environnant.
De plus, en amont de cette  gestion, afin de préparer le  terrain à l'enherbement  pour   obtenir une  culture parfaitement homogène,  on utilise des pesticides  très toxiques  tel le métham (suite à l'interdiction du  bromure de méthyle).
La compatibilité des golfs  avec  certains oiseaux  est difficile  telle la présence  des  canards des étangs de St Jean dont  les aliments et les  excréments  dégradent les  gazons.
Le projet  d'utilisation des eaux  usées envisagé, provenant   de la  station de St Jean Pla de Corts, afin de ne pas impacter sur la  ressource du  bassin  versant, engendre  des questions d'ordre sanitaire et de pollution de la  ressource eau. En  outre, ces rejets participent au maintien de l'étiage en période estivale. En nous appuyant sur les  études réalisées sur le golf de Girone (Catalogne sud, Espagne) qui  a  fait usage des eaux  grises  pour l'arrosage, il  a  été constaté en période estivale  la présence de coliformes  fécaux  dans le sol, de chlorure de sodium,de chlore en  quantités importantes, ainsi que  la présence de métaux lourds et de résidus  médicamenteux. Or, il  s'avère que les capacités technologiques  de la toute  nouvelle station d'épuration de ST Jean Pla de Corts ne sont pas en mesure de filtrer les pollutions   qui ont  été  enregistrées à Girone.
L'effet cumulé de l'usage des eaux  usées associé  à celui  des  engrais et pesticides  employés, même de manière contrôlée,  aura  nécessairement un impact négatif sur les  nappes  aquifères et  altérera   la  ressource  eau particulièrement vulnérable  en  période estivale.
Les collectivités locales organisées au sein du SAGE de la Plaine  du Roussillon et autour du SIGA du Tech -Albères se sont  engagées en  direction d' une  gestion pérenne  des masses d'eau tant sur plan  qualitatif que quantitatif.  Un projet de  cette  nature  va à l'encontre  de ce travail  d'intérêt  général ainsi que des prises  de conscience    et des  évolutions  de comportement  qui  se font jour. L'action  contre l'utilisation des pesticides et le mouvement  de  reconversion  d'espaces vert  publics, initiatives soutenues par le Conseil Général, au profit  de variétés adaptées  à  notre climat et à  son  évolution en  sont  des  exemples.
   
   Les Pyrénées Orientales constituent un pays de Cocagne,  riche  d'une  grande biodiversité et de territoires remarquables.Ces terres de lumières, inondées de soleil, irriguées  par des canaux  d'arrosages  hérités  d'un patrimoine  ancestral  ont nourri  une    économie maraîchère et horticole exceptionnelle encore vivace aujourd'hui. 
La profonde mutation  du monde que nous vivons  nous conduit à mettre  en œuvre une  économie et  un mode de vie plus  respectueux  de la  terre que nous habitons. La France importe 60% de sa consommation en fruits et légumes de culture biologique. Nous assistons à une demande qui ne cesse de croître face aux  effets des pesticides   sur la  santé. D'autre part, la nouvelle donne  énergétique fait nécessité aujourd’hui de développer des circuits courts. L'agriculture biologique génère 2,5 fois plus  d'emploi que l'agriculture conventionnelle. Par  ailleurs,  elle  ne produit aucune  dégradation de la qualité  de l'eau. Avançons dans  cette perspective ! 
En conclusion,  Monsieur René BIDAL, Préfet  des Pyrénées Orientales, Madame Hermeline MALHERBE, Présidente  du Conseil Général, Monsieur Alain TORRENT, Président de l'intercommunalité du Vallespir, Monsieur Robert GARRABE, Maire de St Jean Pla de Corts, nous  demandons l'abandon  du projet de golf de St Jean Pla de Corts.
 
 - Association des Usagers  de l'Eau  des Pyrénées Orientales
 - Association Vallespir Terres Vivantes
- Association Citoyens dans les Quartiers de Céret
- Association FRENE66
- Association de Protection du Site de Marcevol
- Collectif  Alternatives aux pesticides 66
 
Adressez cette lettre aux collectivités locales  concernées :
- Madame Hermeline MALHERBE, Présidente  du Conseil Général  des Pyrénées Orientales
 cg66@cg66
- Monsieur René BIDAL, Préfet du  département des Pyrénées Orientales
[email protected]
- Monsieur Alain TORRENT, Président de l' Intercommunalité  du Vallespir
[email protected]
- Monsieur Robert GARRABE, Maire de St Jean Pla de Corts
[email protected]
				
				
				Les signataires